U.S.S. BOTANY BAY

Revoici les deux petits chênes du Liban [1] [2] [3] qui entament leur deuxième saison avec leurs nouvelles feuilles... L'un dans la terre où il a germé et l'autre dans son pot, rempoté l'année dernière... Cette fois, je les laisse faire sans rien toucher...

J'ai laissé en place la jeune pousse du chêne du Liban ou Quercus libani, tandis que l'autre a été rempoté... Son développement racinaire était vraiment impressionnant... Je tâcherai de faire des photos quand je mettrai en pot celui qui est toujours dans la jardinière 'testing'... Avec un gland aussi volumineux, il fallait s'attendre à une poussée puissante...

Le chêne du Liban a décidé de germer et pousser... Il y a d'autres nouvelles recrues 2011 mais voici la première... J'ai depuis, bien sûr, retiré la grille de protection...

Il est quand même plus sympa à regarder avec des feuilles toutes fraîches et bien vertes... En automne, ce petit chêne l'est moins, comme sur la seconde photo... Il doit probablement s'agir d'un Quercus robur, c'est un local... Je ne l'ai pas ramené d'une visite de jardin botanique exotique ou lointain... Il a poussé à quelques mètres de sa chute initiale...

Les grands chênes sont impressionnants en hiver lorsque (presque) tout leur feuillage caduque a disparu... Les lignes tracées par les larges branches et leurs infimes ramifications semblent basées sur un schéma universel qu'on retrouve appliqué dans d'autres domaines de la nature... Comme par exemple chez l'animal, des artères se répartissant au sein d'un organe... C'est fascinant... Quand on pense que sous le sol les ramifications sont autant développées, voire plus...

« On raconte qu'il y a très longtemps, le Diable vint proposer un pacte à un paysan. En échange de son âme, il obtiendrait tous les ans des récoltes exceptionnelles... Comme date limite, le paysan malin proposa de donner son âme le jour où les feuilles caduques de son chêne seraient toutes tombées... Le Diable se frotta les mains en attendant le prochain hiver... Mais ce jour ne vint jamais... Car il reste toujours au moins une feuille bien accrochée jusqu'à la relève du printemps... Bienheureux le paysan qui régala ses proches des sains produits de sa terre pendant de nombreuses années... »

Si jamais vous aussi vous croisez le Diable... choisissez ce chêne-là... C'est gagnant à coup sûr !

Le chêne du Liban ou Quercus libani
Arboretum de Chèvreloup

Ses feuilles vertes semi-persistantes sont un mélange entre celles d'un châtaignier, dentées, et celles d'un chêne méditerranéen, longues...

Love at first sight... Ce chêne présente des glands sessiles très volumineux... J'en ai rarement vu d'aussi gros... Que vouliez-vous que je fasse ?

Lors d'un pèlerinage dans un nouveau lieu (que vous découvrirez très bientôt) mon attention est portée sur un chêne pédonculé qui arbore d'étranges petites noix...

Il s'agit bien sûr de la galle du chêne dont on a déjà parlé. Sur l'arbre tous les glands sont malades et, au sol, une petite fouille en règle n'en trouve strictement aucun qui ait échappé à l'attaque... Tous en portent le stigmate. Certains conservent encore leur forme malgré la piqûre mais uniquement parce qu'ils ont commencé à pourrir de par l'humidité à terre...

À l'intérieur de ces galles est en train de se développer une petite guêpe qui au printemps recommencera le cycle...

Finalement le chêne liège du Parc Floral de Vincennes produit bien des fruits à l'automne... Ils sont si petits qu'on les distingue à peine... et si peu nombreux qu'on passe facilement à coté sans les voir...

Un peu comme ceux du chêne à gros fruits, les glands du chêne liège sont presque entièrement contenus dans une enveloppe... et du coup, également plus petits que les glands classiques des chênes pédonculés ou sessiles de nos forêts... Bien plus petits... avec son enveloppe, le gland du chêne liège est presque de la taille de l'akène d'une samare d'érable (à droite sur la photo).

En dehors de son enveloppe, avec sa micro-cupule, il fait moins de deux millimètres... En cherchant un peu sur l'Internet, je ne retrouve pas cette caractéristique... Ces glands sont-ils encore immatures ? Ce chêne pas encore assez âgé (il lui faut ~15 ans pour produire des glands) ? Ou bien est-ce une espèce particulière ? Manifestement l'arbre source a été planté en 1996 donc... do the maths... Cela-dit... le gland n'est pas retenu par sa cupule sur la branche comme indique la coupe du fruit... Mmmh... Bon... on verra si ça pousse !

Le petit chêne vert en provenance du Jardin des Plantes... à peu près d'un an et demi... Il a poussé sans difficultés dans un terreau standard et supporte très bien les hivers dehors dans son petit pot... y compris lors de brèves périodes de gel, à l'abri du vent tout de même...

Il va lui falloir du temps avant de pouvoir concurrencer ses congénères de l'Arboretum de l'École du Breuil...

Le chêne rouge d'Amérique suit son petit bonhomme de chemin... identique à lui-même, si j'ose dire... L'année dernière, il n'a produit que deux feuilles très semblables à celles-ci... Aujourd'hui on dirait qu'il va faire un autre étage mais c'est difficile à dire... Il pousse donc très lentement... Tant mieux, je n'ai pas beaucoup de place à lui offrir... Encore de longues années avant qu'il ne devienne encombrant comme maman, au Parc Floral de Vincennes...

Le chêne pédonculé se développe bien... Celui-ci, je n'y touche pas avant l'hiver prochain... Je le rempoterai à ce moment-là, après avoir un peu taillé la racine centrale pour ne pas qu'il grandisse trop vite... Mais surtout je vais lui laisser de quoi bien étendre ses racines en évitant absolument un pot trop petit, avec un arrosage modéré...

Tout comme le citronnier sauvage l'oranger trifolié du Parc de la Planchette de Levallois-Perret, ce chêne liège est le seul spécimen de son espèce que je connaisse dans la région parisienne. À la vue de ses feuilles, il a dû souffrir de l'hiver passé qui fut rude également sur les oliviers lui tenant compagnie au Parc Floral de Vincennes... J'aimerais bien en faire pousser un, son écorce m'amuse... Malheureusement il ne semble pas donner de fruits, du moins je n'en ai jamais trouvé à ses pieds... Pourtant c'est bien sous les chênes que l'on trouve les glands... Ils sont très communs au Portugal où on les utilise pour les bouchons de Porto.

Rien de plus simple que de faire germer un gland de chêne... Offrez-lui un pot rempli de terreau suffisamment grand et un peu de place dans un coin du jardin ou de la cuisine... Si vous le laissez dehors, la germination se produira vers la fin de l'hiver alors qu'elle survient au bout d'un mois dans une ambiance d'intérieur...

Avez-vous déjà remarqué ce genre de glands au pied des chênes ? Il ne s'agit plus vraiment de fruits dans cette forme... C'est le résultat de vilaines guêpes gallicoles qui implantent leurs larves à l'intérieur ! La star de la BBC David Attenborough explique mieux que moi le phénomène... En français on parle de galle du chêne... La formation de la galle n'a pas encore été expliquée, il semblerait qu'elle fonctionne un peu comme un virus en modifiant l'ADN du chêne...

Encore une photo des KEW Gardens... Ici des glands de chênes chinois... On dirait un plat de larves velues... Je n'ai pas pu en obtenir un à faire pousser... Out of date soi-disant...

Oui, j'avais dit que je ne ferai plus rien pousser à feuilles caduques... et encore moins un autre chêne pédonculé... mais il faut bien justifier cette rubrique ^^

Ce Chêne à gros fruits n'a jamais poussé... et c'est bien dommage... J'aime bien la deuxième photo alors je le poste quand même... Peut-être une nouvelle tentative bientôt ? Qui sait... Cet arbre se trouve dans le jardin des plantes, près de la sortie vers la Grande Mosquée de Paris...

J'ose espérer que le caractère persistant du feuillage à venir rendra ce petit chêne vert plus apte à tenir le coup en pot que les chênes pédonculés préalablement tentés... sans succès.