U.S.S. BOTANY BAY

« Docteur ! » s'écria soudain un dénommé
Tsukada, assis à coté de moi, dans un restaurant.
À ce mot, le cuisinier, un couteau à la main,
leva la tête et cligna de l'œil dans ma direction
pour me signifier que cet homme était connu
dans l'établissement à cause de son penchant
pour l'alcool.
Je lui répondis discrètement et adressai à
l'intrus un faible sourire en demandant d'un
ton peu engageant :
« Vous désirez ? »
Puis je cherchai des yeux un siège vide avec
l'intention de changer de place au cas où Tsu-
kada m'importunait davantage.
« Vous êtes bien médecin, n'est-ce pas ?
Quelle est votre spécialité ? »
Le ton de sa voix était arrogant alors que
nous nous croisions seulement de temps en
temps dans ce restaurant.
« Je suis psychiatre.
- Alors vous vous occupez des névrosés ? »
demanda-t-il, et il me dévisagea en plissant ses
yeux bilieux. Son regard, à la fois maussade et
triste, était le même que celui des patients qui,
pendant la première consultation, me testent
avant de confier les tourments de leur âme.
« Un psychiatre peut aussi savoir ce qui se
passe dans le corps, non ?
- Oui, j'ai étudié cela à l'université...
- Alors je vais vous poser une question. Ces
temps-ci, j'ai un peu mal ici, quelle en est la rai-
son ? »
D'une façon ou d'une autre, comme je suis
médecin, les gens me surprennent parfois en
m'interrogeant ainsi, même en dehors de l'hô-
pital. Sans examen, il m'est impossible de don-
ner un diagnostic, et en outre c'était le seul
jour de la semaine où, afin d'échapper à l'an-
goisse de mes patients, je m'accordais un verre
de saké. À vrai dire, l'agacement devait se lire
sur mon visage. Mais à ce moment-là les paroles
du professeur Gessel, mon mentor lors de mes
études à l'université américaine de Stanford en
tant que chercheur étranger, huit ans aupara-
vant, me revinrent brusquement à l'esprit.
« Être médecin ne constitue pas une profes-
sion, c'est la même chose qu'être prêtre, avec
la mission de porter la misère du monde. »

« J'écoute tout le temps ces deux chansons.
Ce sont les dernières que ma sœur a enregistrées
sur mini-disque. Peut-être que ça n'a aucun rap-
port avec ce qu'on vient de dire, mais enfin...
- C'est quoi ces chansons ?
- Septembre, de Earth Wind and Fire, et
L'automne en voyage, de Yûmin.
- Quel rapport ? Leur seul point commun,
c'est peut-être l'automne...
- C'est sans doute ça. Pour Yûmin, je com-
prends. Ma sœur était une vraie fan de cette
chanteuse. Si tu savais comme elle a tempêté au
moment où Yûmin s'est mariée avec le musicien
Matsu Tôya !...
- Hmm... C'est bien de sa génération, en
tout cas !
- Écoutons cette cassette ensemble, en mar-
chant ! »

"He that plants trees loves others beside himself."
Dr. Thomas Fuller (1654 - 1734), Gnomologia, 1732

"He that climbs the tall tree has won right to the fruit."
Sir Walter Scott (1771 - 1832)

"Train up a fig tree in the way it should go, and when you are old sit under the shade of it."
Charles Dickens (1812 - 1870)

"Trees like to have kids climb on them, but trees are much bigger than we are, and much more forgiving."
Diane Frolov and Andrew Schneider, Northern Exposure, Old Tree, 1993

"You should go to a pear tree for pears, not to an elm."
Publilius Syrus (~100 BC), Maxim

« Bat avait le visage ruisselant de larmes. Il leva la tête vers l'Orient en priant:
- Ô, Tengger ! Ô, Ciel éternel ! Donnez-moi intelligence et force pour sauver le troupeau ! Aidez-moi, Tengger !
Pour toute réponse, le grondement du vent emporta ses prières au loin, dans les ténèbres infinies. De la manche de sa veste en fourrure d'agneau, Bat essuya ses larmes glacées. Lentement, il dénoua la bretelle de sa carabine. Il appuya la crosse contre son abdomen tout en maintenant sa torche allumée parallèle à l'arme. Il n'avait qu'une pensée en tête : attendre les loups, et en tuer le plus possible. »

Acte I, scène II
CAMILLE : L'amitié ni l'amour ne doivent recevoir que ce qu'ils peuvent rendre.

Acte II, scène I
CAMILLE : Je suis bien aise que mon refus vous soit indifférent.
PERDICAN : Il ne m'est point indifférent. Ton amour m'eût donné la vie, mais ton amitié m'en consolera.

Acte II, scène V
PERDICAN : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres imparfaits et si affreux.

« I have of late--but wherefore I know not--lost all my mirth,
forgone all custom of exercises; and indeed it goes so heavily
with my disposition that this goodly frame, the earth, seems to me
a sterile promontory, this most excellent canopy, the air, look you,
this brave o'erhanging firmament, this majestical roof fretted
with golden fire, why, it appears no other thing to me than
a foul and pestilent congregation of vapours. »

- « My father says there's only one perfect view and that's the view of the sky over our heads.
- I expect your father has been reading Dante. »

- A ticket please!
- Where to sir?
- Well, how does the saying go? All roads lead to Rome.
(But how does the other saying go? When in Rome, Kill Me. Hmmm.)
- Will that be a return ticket?
- No, better make this one a single....

« Le Rescapé dit qu'à son avis grand-père était un heureux homme, vraiment, et pas, comme elle le prétendait, un malchanceux qui aurait écopé d'une pauvre folle, simplement elle était une créature que Dieu avait faite à un moment où Il n'avait pas envie des femmes habituelles en série, Il avait eu une inspiration poétique et Il l'avait créée, grand-mère riait de bon cœur, disait qu'il était fou lui aussi et que c'était pour ça qu'il ne voyait pas la folie des autres. »

Hitchhiker (Charlotte Rampling) : « mmm... feels nice in here...
Kowalski : yeah...
Hitchhiker : what are you?
Kowalski : a delivery driver.
Hitchhiker : you're a scorpio.
Kowalski : yeah...
Hitchhiker : what's your name?
Kowalski : Kowalski.
Hitchhiker : Kowalski? Kowalski...
Kowalski : yeah Kowalski... first, last and only...
Hitchhiker : funny.
Kowalski : very yeah, what's yours?
Hitchhiker : I'll tell you later.
Kowalski : when? when we get to Frisco?
Hitchhiker : why are you going to San Francisco?
Kowalski : it's home.
Hitchhiker : home... you make it sound like a good place...
Hitchhiker : I like you Kowalski. I like you...
Hitchhiker : I've been waiting for you a long time.
Hitchhiker : oh, how I've waited for you...
Kowalski : yeah, since when? where?
Hitchhiker : oh everywhere. everywhere and since forever...
Hitchhiker : patiently...
Hitchhiker : patiently, that's the only way to wait for somebody... »

« Ma grand-mère était la personne la moins morale et la plus éthique du monde. C’est pour ça que je l’admirais et que nous pouvions rire ensemble. »

Extraits de Université du Rond-Point : le rire de résistance (8 novembre 2007)

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Pour l'exemple, ce petit extrait de l'un des pères de la contre-culture en Amérique...
My own personal guru... j'ai nommé Alan Watts :