U.S.S. BOTANY BAY

Érable de Cappadoce ou Acer cappadocicum
Le jaune des feuilles pendant et après la fine pluie du matin...

On arrive très vite à des résultats encourageants avec les érables, surtout lorsque l'on choisit des variétés qui vont s'envelopper de belles couleurs en automne. Avec son compère, l'érable de Tartarie, celui-ci termine à peine sa deuxième année et déjà ils sont tous les deux très décoratifs.

Érable de Tartarie de sous-espèce rouge ou Acer tataricum var. rubrum
Arboretum de Chèvreloup

À ne pas confondre avec l'érable rouge (Acer rubrum)... Je ne savais même pas que cette sous-espèce existait... et l'Internet n'en parle pas beaucoup... Peut-être le 'Flame' des américains ? Je regrette de ne pas y avoir été plus tôt quand les feuilles étaient plus abondantes et moins abîmées... mais je sais où il est maintenant...

Le chêne du Liban ou Quercus libani
Arboretum de Chèvreloup

Ses feuilles vertes semi-persistantes sont un mélange entre celles d'un châtaignier, dentées, et celles d'un chêne méditerranéen, longues...

Love at first sight... Ce chêne présente des glands sessiles très volumineux... J'en ai rarement vu d'aussi gros... Que vouliez-vous que je fasse ?

Je dois passer à vélo devant ce panneau pas loin de 50 fois par an... et n'y suis jamais rentré... Il était temps de remédier à ça ! Arboretum de Chèvreloup, here I come!

Ça commence bien... Mais un dimanche n'est probablement pas le meilleur moment pour y aller... Ici, pour certains, c'est un peu la promenade (payante) du dimanche après-midi... avec son ami(e) sous le bras, en famille... « N'allez pas jouer trop loin les enfants ! » Et c'est vrai que l'endroit s'y prête parfaitement... De longues pistes tracées avec le parcours à suivre, un champ de vision dégagé, des alignements d'arbres... mais il manque cruellement l'impression de "forêt sauvage" comme dans celui de l'École du Breuil (gratuite)...

Pas sauvage du tout... même plutôt trop agencé à mon goût... Les allées de cèdres de l'Atlas, de noyers d'Amérique, de platanes... Mais surtout de grands espaces vides qui rallongent considérablement la durée de la visite... La carte, trop approximative, qu'ils fournissent à l'entrée n'est pas très utile... ÉNORMÉMENT de pins/conifères/épicéas... que j'affectionne moins surtout à l'automne... Il est temps de ranger la carte et de faire du hors-piste...

Pour le hors-piste, n'oubliez pas vos bottes de jardinage... les petites baskets en toile ne fonctionneront pas... Ainsi on va vraiment à la rencontre de l'arboretum... dans le « Quercetum », le bois des érables, la butte aux chênes... et là on a enfin l'impression d'être entouré d'arbres et l'on peut admirer de petits bijoux... à suivre...

« La promenade plantée traverse tout le 12e arrondissement de Paris dans sa longueur (4,5 km). Elle emprunte le trajet d'une ancienne voie ferrée dont le trafic a cessé en 1969. La gare terminus était à la Bastille à l'emplacement actuel de l'opéra, les trains allaient jusqu'à Saint-Maur là où il y a maintenant le RER A.
La promenade plantée démarre derrière l'opéra Bastille. Elle surplombe l'avenue Daumesnil jusqu'au jardin de Reuilly : c'est le fameux Viaduc des Arts. L'allée Vivaldi constitue ensuite la partie commerçante de la promenade. Puis celle-ci continue en tunnels et en tranchées et on finit par rejoindre la porte dorée et le bois de Vincennes. »

Quand je suis dans le coin franchement, je n'hésite pas grimper les dizaines de marches qui y mènent... C'est mieux que les voitures juste au-dessous, surtout avec quelques couleurs automnales... Il y a même deux beaux chênes méditerranéens...

« Je voudrais pas crever avant d'avoir connu les chiens noirs du Mexique qui dorment sans rêver, les singes à cul nu dévoreurs de tropiques, les araignées d'argent au nid truffé de bulles. Je voudrais pas crever sans savoir si la lune sous son faux air de thune a un coté pointu. Si le soleil est froid. Si les quatre saisons ne sont vraiment que quatre... » Boris, tu as oublié avant d'avoir parcouru une vraie bambouseraie... à chaque fois que je passe ici, j'y pense...

Et enfin, une magnifique cour de récréation haute en couleur...

Lors d'un pèlerinage dans un nouveau lieu (que vous découvrirez très bientôt) mon attention est portée sur un chêne pédonculé qui arbore d'étranges petites noix...

Il s'agit bien sûr de la galle du chêne dont on a déjà parlé. Sur l'arbre tous les glands sont malades et, au sol, une petite fouille en règle n'en trouve strictement aucun qui ait échappé à l'attaque... Tous en portent le stigmate. Certains conservent encore leur forme malgré la piqûre mais uniquement parce qu'ils ont commencé à pourrir de par l'humidité à terre...

À l'intérieur de ces galles est en train de se développer une petite guêpe qui au printemps recommencera le cycle...

Bien évidemment... je suis retourné LE voir... comment faire autrement ? Mon Zelkova Carpinifolia... Il ne figure pas parmi les ormes manifestement car il n'en remplit pas toutes les caractéristiques... un faux-orme... Son autre petit nom est Zelkova du Caucase ou Orme du Caucase... Il ressemble tellement au vrai Orme de Sibérie... Qu'importe... ce n'est qu'une étiquette après tout... Il fait toujours son petit effet dans l'arboretum... On se croirait dans la savane, tombé face-à-face avec un gigantesque éléphant !! Sa peau ridée et tannée par le soleil dont il est pourtant à l'abri...

Le genre Zelkova comprend 6 membres... deux en moins de 5 mètres... celui de Chine, plus modeste en taille, tient bonne compagnie au Carpinifolia...

J'en ai croisé un autre ce midi... au Parc Monceau mais je vous le présenterai une autre fois... Il n'a pas de "nom", plus petit et à l'écorce à peine écaillée... mais je suis sûr que c'en est un...

Essayez de transporter quelque chose de fragile dans le métro... c'est pas triste... Tentez une traversée de Paris juste pour l'expérience... Le nombre de fois où l'objet délicat risque une fin tragique et soudaine... Peu importe si ça se remarque ou pas... Les orchidées sont un bon sujet d'étude... On ne peut pas passer à coté... de taille souvent imposante et enveloppées dans de larges papiers plastifiés bruyants... et pourtant l'orchidée souffre dans le métro, croyez-moi...
Pour ma part, j'aime bien me balader avec des plantes/fleurs... surtout dans le métro, totalement hors contexte et pas la gueule de l'emploi... Les gens vous regardent comme si vous étiez un extra-terrestre... Maybe I am?... Bon OK, je suis pas contre un peu de provoc' de temps en temps donc ça me va...
En ce moment, je fais un tri dans l'ussbb... Exit les plantes à fleurs, les arbres fruitiers ou les herbes aromatiques... C'est injouable à Paris avec toute cette pollution, cette poussière... ces travaux incessants... Ainsi je cède mes petits protégés... et les thés à la menthe ne seront, désormais, infusés qu'avec de la menthe du jardin...

Une petite impression de déjà-vu à la The 8th Passenger ? Ce ne sont que quelques « fruits en capsule libérant des graines cireuses rouges... » Celles du Pittosporum tobira. Si je peux aider les abeilles, affaiblies par un cruel manque de biodiversité, et faire de beaux éléments d'ornementation... win-win sitch? Je ne sais pas trop comment m'y prendre mais qu'importe... How hard can it be?

La noix du noyer d'Amérique avec et sans son brou.

« Avec le noyer, on a la main noire ; on ne peut froisser les feuilles incognito, les doigts noircissent... » Même s'il tire son nom nigra de la couleur presque noire de son écorce... « Bois, tissus, cheveux, le tanne (en patois de l'Oise), le brou, teint tout. » Ça me fait penser au henné... surtout quand je vois combien de temps les traces d'une tentative d'ouverture à la main ont persisté sur mes doigts... bien dix jours !

À l'intérieur la noix ressemble à celles que vous connaissez déjà... pas de grande surprise... sauf en ce qui concerne l'épaisseur de la coque... Je ne sais pas si j'en ai ramassé une particulièrement coriace mais il a fallu utiliser un étau d'établi pour en venir à bout !

C'est cette corneille noire, en frappant la souche de son bec pour casser la coque d'un fruit, qui a attiré mon attention vers ce charme pleureur ou carpinus betulus 'pendula' de l'Arboretum de l'École du Breuil...

Ces photos ne traduisent malheureusement pas le fascinant de la torsion des branches d'un tel arbre... On se demande vraiment comment il a pu se développer ainsi...

C'est un jeu dangereux que de faire courir sa glycine sur un portail... On croise allègrement ses fines tiges dans leur jeunesse... ça fait joli, surtout 10 ans plus tard lorsqu'elle commence à fleurir... Mais la force destructrice de cette plante est à redouter... plus elle prend de l'âge et plus votre portail a intérêt à être solide sinon bonjour les dégâts... Pour l'instant celui-ci semble tenir bon...

Bonne nouvelle ! Les débris de la télévision ont été mis à la poubelle... Je suis curieux de savoir ce qu'ils comptent mettre à la place des deux platanes éradiqués....

Pour ceux qui se demandent pourquoi je fais pousser un érable de Tartarie... voici une ébauche de réponse... J'espère que les photos parleront d'elles-mêmes... Ci-dessus la plus belle feuille qu'il m'ait faite cette année... et ci-dessous, celles d'un acer tataricum du Parc Floral de Vincennes.

Et in vivo sur l'arbre ces jours-ci...

Est-ce l'été indien ? Soleil, ciel bleu, pas de pluie depuis 2-3 jours, légère brise... Journée idéale pour refaire un tour à l'Arboretum de l'École du Breuil. La dernière fois c'était au début de l'été, cette fois-ci c'est l'automne... Comme m'avait dit le gardien, ce lieu mérite d'être visité aux quatre saisons... L'hiver prochain, ce sera sous la neige. En attendant, j'ai été très raisonnable en matière de semis de printemps... mais on y reviendra...

Je tiens à préciser qu'aucun marron n'a posé pour ces photos... Ils étaient juste là... Aucun n'a été maltraité non plus... Bon... peut-être quelques shoots entre deux shots... mais guère plus...

Le cognassier du Japon 'saumon', lui, n'est pas avare de coings... Mmmh... Tous ces pépins que je ne vais pas faire pousser cette année... quel gâchis ^^